La vaccination du chat : la meilleure protection contre des maladies graves et contagieuses
La nécessité des vaccins est parfois remise en cause. Celle du chat n’est pas obligatoire en France, mais elle reste à ce jour la meilleure protection contre des maladies graves et contagieuses, hélas toujours d’actualité, comme nous l’a montré la récente épidémie de typhus félin dans notre région. Le meilleur exemple de l’utilité des vaccins est la disparition (peut-être provisoire) du virus de la rage en France. Nous vous proposons un point sur cet acte trop souvent négligé.
Quels sont les protocoles vaccinaux pour les chatons et les chats âgés ?
- On vaccine les chatons dès 8 semaines (primo-injection) puis 3 à 4 semaines plus tard. Avant 2 mois ils sont protégés par les anticorps maternels à condition que la mère ait été correctement vaccinée.
- Ensuite le chat doit être revacciné tous les ans pour réactiver sa protection vaccinale. La durée d’immunité d’une injection est d’environ 1 an : au-delà, le simple rappel ne peut garantir une protection efficace pendant 1 an.
- En cas d’oubli ou de dépassement important de la date de revaccination, le protocole de primo-vaccination doit être appliqué à nouveau.
- La vaccination des chats âgés est fortement conseillée car même si leur activité sociale diminue et que les vaccinations peuvent les fatiguer, leurs défenses sont plus fragiles et perméables et le développement d’une des maladies contre lesquelles on vaccine leur serait certainement fatal.
- Le Typhus ou Panleucopénie féline
Il s'agit d’une maladie virale (et non d’une maladie parasitaire (vers) contrairement à ce que l’on a pu lire sur les réseaux sociaux) hautement contagieuse provoquant diarrhée sévère, vomissement et déficit immunitaire. Elle est malheureusement mortelle dans 90 % des cas. Le parvovirus est libéré dans toutes les excrétions (selles, vomissement, salive...) du chat malade ou en rémission. Il est résistant à l'extérieur et peut être transporté par les humains sur les vêtements et les semelles de chaussures. Tous les chats peuvent être touchés, même ceux qui vivent à l'intérieur à cause du transport du virus par les humains. Seule la Javel concentrée peut tuer le virus dans le milieu extérieur. - Le « Coryza » et la Chlamydiose
Le coryza est un syndrome, c'est-à-dire un ensemble de symptômes dont l’origine n’est pas due qu’à un seul virus ou bactérie. Il se traduit par une atteinte des voies respiratoires, de la conjonctive et de la cavité buccale ressemblant à un « gros rhume » (température et nez qui coule). L’atteinte est plus ou moins grave, peut devenir chronique (écoulement et jetage constant) et réapparaitre des années plus tard sous la forme de gingivite et d’ulcères buccaux. La maladie est extrêmement contagieuse, et plus ou moins résistante à l’extérieur en fonction du virus ou de la bactérie responsable. Comme pour le Typhus, l’humain peut transporter la maladie sur ses vêtements ou ses chaussures. Du fait de l’atteinte respiratoire, la contagion peut s’effectuer sans contact direct à cause de la toux et du feulement. La vaccination concerne les pathogènes les plus fréquemment rencontrés à savoir le calicivirus, l’herpes virus félin de type 1 et les Chlamydies (responsable de la chlamydiose). Malheureusement il existe d’autre agents contaminants et par conséquent malgré la vaccination un chat peut attraper un « coryza », mais la gravité sera limitée. - La Leucose ou Virus Felv
Souvent appelée abusivement « sida du chat », la leucose est due à un Rétrovirus (virus leucogène félin) très répandu. Le virus FeLv est très peu résistant à l’extérieur et le mode de contamination est direct d’individus à individus par le biais de la salive (morsure, gamelles communes, léchage), de l’urine et des selles (litières communes), du sperme et des sécrétions vaginales (sexuellement transmissible) et du sang (voie transplacentaire pour les fœtus, morsure). Les symptômes de la maladie sont nombreux et communs avec d’autres maladies et les manifestations cliniques varient d’un chat à l’autre. En règle générale, lors de la contamination, il peut y avoir une fièvre discrète et une augmentation de taille des ganglions de la tête et du cou. Ensuite, l’animal est porteur et excréteur (donc contaminant pendant une période de un mois à plusieurs années. Enfin le virus attaque la moelle osseuse et empêche le renouvellement cellulaire, induisant un déficit immunitaire et l’apparition de maladies viroinduites souvent fatales à l’animal. - La rage
Seule maladie transmissible à l’homme contre laquelle il existe un vaccin, la rage est un danger réel dont il faut avoir connaissance. Une fois déclarée chez l’homme (après la période d’incubation), elle est systématiquement fatale. La France est considérée indemne de rage depuis 2001, c'est-à-dire que le virus ne s’est plus manifesté chez les renards et chez les carnivores domestiques sur le sol français, hormis quelques exceptions, importées depuis l’étranger. Néanmoins nos voisins européens sont encore inquiétés par cette maladie et donc même si la vaccination n’est pas obligatoire en France, elle l’est si vous devez passer une frontière française ou vous rendre sur des îles françaises, à des rassemblements d’animaux ou dans certains campings et chenils.
La consultation vaccinale dite « de prévention »
Une consultation par an pour un chat correspond à une consultation tous les 5-6 ans pour un humain.
Malheureusement pour nos chats, il existe d’autres maladies graves pour lesquelles il n’existe pas de vaccin. Le rôle du vétérinaire, lors de la consultation de rappel ou de primo-vaccination, est de chercher, par le biais d’un examen clinique, des signes permettant de suspecter ces maladies. L’examen des ganglions, des gencives, l’auscultation cardiaque et respiratoire, la palpation abdominale... sont fortement conseillés une fois par an (voire plus souvent pour des animaux fragiles). La consultation est l’occasion d’échanger sur le protocole vaccinal, mais aussi sur l’alimentation, le parasitisme, le comportement. Enfin, le contrôle annuel de votre chat est est le moyen le plus efficace pour vous assurer de sa bonne santé et le garder près de vous le plus longtemps possible.
A très bientôt alors chez votre vétérinaire !
Article rédigé par la clinique Andervet